Certaines épilepsies, bien que rares, ne nécessitent pas toujours de traitement. Dans certains cas où les crises sont rares ou sont uniquement déclenchées par certaines circonstances, l’utilisation des médicaments peut parfois être discutée.
De nombreux malades observent que certaines situations peuvent favoriser la survenue d’une crise. Ces facteurs favorisants sont variables d’un patient à l’autre et leur influence est rarement majeure :
- Des facteurs psychologiques comme le stress, l’angoisse, les baisses de moral, de situations de relaxation ou encore de travail mental.
- Le sommeil, son manque, son irrégularité, mais aussi le réveil jouent un rôle.
- Des variations internes comme la fièvre, les règles, la faim, la soif...
- Des substances externes comme certaines drogues, certains médicaments, certains compléments alimentaires, l’alcool (et son sevrage) peuvent déclencher des crises chez des malades.
Dans ces cas, ces facteurs devront être dans la mesure du possible détectés et évités, cela bien sûr sans excès.
Prise en charge médicamenteuse
Les médicaments permettent de contrôler les crises de 2/3 des patients épileptiques.
Ce contrôle se fait souvent avec une parfaite tolérance qui permet de mener une vie normale. Le traitement médicamenteux est généralement le pivot de la prise en charge. Son choix dépend du type d’épilepsie et du malade :
- Les médicaments antiépileptiques agissent sur le cerveau en diminuant le risque de survenue d’une crise. Ils ne guérissent donc pas l’épilepsie mais, alors qu’elle est présente et évolue pour son propre compte, empêchent son expression sous la forme des crises.
- La cible des médicaments est variable et permet dans la grande majorité des cas de réduire l’excitabilité excessive des cellules nerveuses du cerveau épileptique, tout en permettant un fonctionnement normal.
- Ces traitements sont à poursuivre tant que la maladie est active. Lorsqu’un traitement est instauré, il ne comporte souvent qu’un seul médicament au début. On parle alors de monothérapie. Chez la majorité des patients, l’utilisation d’un médicament unique est suffisante pour contrôler les crises d’épilepsie.
Lorsque la première molécule utilisée est insuffisamment efficace, une seconde est alors tentée en remplacement. Si ce second traitement est encore insuffisant, une association de plusieurs médicaments est entreprise : c’est la polythérapie.
Tolérance des traitements
Les médicaments antiépileptiques ne sont pas moins bien tolérés que les autres et leur tolérance est très variable d’un patient à l’autre. Il convient de différencier leurs effets secondaires éventuels des conséquences possibles des crises d’épilepsie, d’une maladie à l’origine de l’épilepsie, de troubles psychologiques associés. Afin de réduire la possibilité de survenue d’effets secondaires les médicaments antiépileptiques sont introduits progressivement.
Les traitements antiépileptiques doivent être pris à des horaires réguliers, une à trois fois par jour selon le produit. Il convient de ne pas manquer de prise. Le traitement sera réévalué régulièrement sous l’angle de sa tolérance et de son efficacité par le médecin. Il est généralement prescrit pour de longues périodes.
S’il existe une possibilité que l’épilepsie ait guérie, un arrêt progressif des médicaments pourra être envisagé. Le traitement ne doit pas être brutalement arrêté. Le patient s’expose alors à un risque important d’augmentation des crises, voire de crises ne cessant pas (l’état de mal épileptique) qui font courir un risque de décès.