Prévention du risque infectieux
L’hôpital Fondation Adolphe de Rothschild mène des actions, auprès des usagers comme des professionnels, pour éviter l'apparition des infections nosocomiales
La lutte contre les infections nosocomiales
Les infections nosocomiales, appelées aussi infections associées aux soins sont les infections qui apparaissent à la suite d’un séjour à l'hôpital, sans lien avec la maladie pour laquelle la personne est hospitalisée. Elles peuvent être évitées le plus souvent en respectant certaines règles d'hygiène.
L’Hôpital Fondation Adolphe de Rothschild mène des actions, auprès des usagers comme des professionnels, pour éviter l'apparition des infections nosocomiales. La lutte concerne en particulier la diffusion des bactéries résistantes aux antibiotiques, par le renforcement de l'hygiène des mains et la diminution de la consommation d'antibiotiques.
Ces actions sont pilotées par l’Equipe Opérationnelle d’Hygiène (EOH), coordonnée par un praticien en prévention du risque infectieux, accompagné de deux infirmières spécialisées.
Pourquoi surviennent-elles ?
Tous les patients ne sont pas exposés au même risque de survenue d’une infection nosocomiale. Ce risque dépend de l’âge, de l’état de santé du patient, du nombre et de la durée des actes invasifs subis (perfusions, sondes urinaires…), ainsi que du contexte dans lequel ceux-ci sont effectués (urgence, répétition des actes...).
Comment prévenir la survenue des infections nosocomiales ?
Les infections nosocomiales ne sont pas toutes évitables mais le respect par tous de règles simples d’hygiène permet de diminuer le risque.
Les membres du personnel
- Se désinfectent les mains à l’aide de solutions hydroalcooliques (SHA) avant et après chaque soin,
- Portent des gants en cas de contact avec du sang ou tout autre produit d’origine humaine
- Nettoient et désinfectent le matériel et les surfaces entre chaque patient.
Les patients
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Se lavent régulièrement les mains ! Les mains peuvent transporter toutes sortes de microbes (virus, bactéries) : lors de votre séjour, il est très important de les désinfecter souvent au gel hydro alcoolique ou à l’eau et au savon, et notamment après avoir été aux toilettes, en entrant et en sortant de votre chambre, et avant de manger.
- Ont également une bonne hygiène corporelle
- Ne manipulent pas personnellement les dispositifs invasifs tels que cathéters, sondes ou drains.
- Respectent les consignes de préparation chirurgicale en cas d’intervention : dépilation de la zone opératoire, douche antiseptique.
Pour connaître les mesures de prévention des infections associées aux soins à l’hôpital, nous vous invitons à consulter cette vidéo
Les visiteurs
- Se désinfectent les mains avant et après chaque visite d’un malade
- N’entrent pas dans un secteur de soins s’ils sont porteurs d’une infection des voies respiratoires ou de tout autre maladie transmissible
- Respectent les mesures d’isolement mises en place pour certains malades, soit pour prévenir la transmission de germes résistants aux antibiotiques, ou de germes transmissibles par voie respiratoire, soit pour protéger les malades les plus fragiles.
Pourquoi faut-il limiter l'usage des antibiotiques ?
(source stratégie nationale de prévention des infections et de l’antibio résistance 2022-2025)
L’antibiorésistance (ou résistance bactérienne aux antibiotiques) se définit comme la capacité d’une bactérie à résister à l’action d’un antibiotique. Celui-ci ne peut alors plus détruire cette bactérie. L’antibiorésistance s’est nettement aggravé récemment du fait de l’utilisation importante des antibiotiques dans nos sociétés. L’organisation mondiale de la santé identifie l’antibiorésistance comme l’une des menaces majeures pour l’humanité. Certaines bactéries sont devenues si résistantes qu’aucun antibiotique disponible ne peut alors plus les combattre.
La prévention et le contrôle des infections, qui participe à la réduction de l’antibiorésistance, est l’ensemble des gestes qui contribuent à éviter de tomber malade et permettent de limiter la transmission des microbes (comme le port du masque, le lavage des mains ou l’hygiène bucco-dentaire). Ces mesures ciblent à la fois les infections courantes telles que les bronchites ou les gastro-entérites, ainsi que les infections associées aux soins (dont les infections nosocomiales).
Ce type d’infection concerne 5% des patients hospitalisés un jour donné et une partie de ces infections sont considérées comme évitables avec des mesures de prévention simples.
Le bon usage des antibiotiques contribue également à prévenir l’antibiorésistance. Cela consiste à n’utiliser les antibiotiques que quand il faut, et comme il faut, aidant ainsi à préserver leur efficacité pour tout un chacun et les générations futures.
J'ai une infection : antibiotique ou non ?
Si vous avez de la fièvre, vous pouvez consulter votre médecin traitant. Il vous examinera et réalisera éventuellement un prélèvement microbiologique pour savoir si votre infection est d’origine virale ou bactérienne. Il pourra ainsi décider si vous avez ou non besoin d’un traitement antibiotique. Même si les symptômes que vous ressentez ressemblent à ceux pour lesquels le médecin vous a prescrit un antibiotique dans le passé, ne prenez pas un antibiotique de votre propre chef.
Pas d’antibiotiques contre les virus
Les antibiotiques ne sont efficaces que sur les infections provoquées par une bactérie. Ils sont totalement inefficaces sur les infections provoquées par les virus comme ceux de la grippe ou de la rhinopharyngite (rhume). En aucun cas ils ne permettent de guérir ou d’abréger une infection virale. Il ne faut donc prendre des antibiotiques que lorsqu’ils sont réellement nécessaires, c’est-à-dire quand il faut traiter une infection bactérienne. Seul votre médecin pourra faire la différence entre l’origine virale ou bactérienne d’une infection.
Respecter la durée de traitement
Dans la plupart des cas, le traitement est inférieur à 7 jours. Il ne dure parfois qu’une journée, comme dans les infections urinaires simples. Il est important de bien respecter la prescription : la dose, le nombre de prises par jour et la durée exacte du traitement. Si vous arrêtez trop tôt le traitement, la guérison risque d’être incomplète ; si vous prenez un antibiotique trop longtemps, cela favorise la résistance des bactéries aux antibiotiques.
Qu’est-ce qu’une bactérie multi-résistante ?
Les bactéries sont dites multirésistantes aux antibiotiques (BMR) lorsque, du fait de l'accumulation des résistances acquises à plusieurs familles d'antibiotiques, elles ne sont plus sensibles qu'à un petit nombre d'antibiotiques utilisables en thérapeutique.
La lutte contre les BMR à l'hôpital, qui s'intègre dans une politique globale de prévention des infections nosocomiales et de maîtrise de la résistance aux antibiotiques, est une priorité nationale qui implique toute la communauté hospitalière.
Si vous êtes porteur d’une BMR, des mesures d’hygiène seront prises lors de votre hospitalisation (utilisation de tablier, renforcement de l’hygiène des mains…).
Une information sur votre portage vous sera faite, et un document d’information vous sera remis, avec les mesures d’hygiène à respecter pour vous-même et vos proches.
Vaccinez-vous !
Certaines infections peuvent être évitées par des vaccins : selon votre âge, votre fragilité éventuelle, vous pourrez vous faire vacciner contre la grippe, ou contre des bactéries comme le pneumocoque ou le méningocoque. Adressez-vous à votre médecin traitant.
Pour en savoir plus sur la vaccination (site du ministère de la Santé)