L’intervention chirurgicale consiste à retirer ou à déconnecter du reste du cerveau, la zone de cortex générant les crises.
Comme l’ensemble du cortex cérébral peut être à l’origine des crises, les types d’opérations sont très divers. Le premier temps de la chirurgie est toujours réalisé sous anesthésie générale et consiste à atteindre la zone à retirer. La cicatrice sur la tête est, tant que faire se peut, cachée dans les cheveux et ces derniers ne sont retirés que sur 0,5 cm de part et d’autre de la cicatrice et repoussent ensuite.
Pour la résection ou déconnexion de la zone responsable des crises d’épilepsie, cela peut être réalisé soit sous anesthésie générale, soit il peut être nécessaire de réveiller le patient. En effet, le cerveau ne comporte aucun nerf et ne peut générer aucune douleur. Si une anesthésie locale est faite sur la peau de la tête et les enveloppes du cerveau, alors la chirurgie est parfaitement indolore même si le patient est réveillé. Cela permet de tester les fonctions du cerveau au cours de la chirurgie (il est demandé au patient de bouger, de parler, de réaliser des tests…) permettant ainsi de diminuer le risque de déficit neurologique post-opératoire.
Dans les suites de l’opération, il est nécessaire de passer une nuit en unité de soins intensifs puis trois nuits au minimum dans le service de neurochirurgie. La convalescence, au domicile, dure ensuite entre un mois et demi et trois mois.
La chirurgie stéréotaxique
Cette technique de chirurgie peut être utilisée pour détruire la zone de naissance des crises d’épilepsie. Cela consiste en l’implantation d’une ou plusieurs électrodes au niveau de cette zone grâce à un robot chirurgical puis de réaliser par le biais de ces électrodes une destruction thermique de la lésion. Cela peut être fait directement par les électrodes de SEEG (ablation par radiofréquence) ou par une sonde laser (coagulation laser). Le choix entre les différentes techniques est fait les des réunions collégiales précédemment évoquées.
Le patient sera suivi étroitement par l’équipe durant les années suivant l’intervention.
Neuromodulation : 3 techniques pour les patients non éligibles à la chirurgie
La neuromodulation ne vise pas à guérir l’épilepsie mais à atténuer les crises d’épilepsie, soit en termes de fréquence, soit en termes d’intensité. Elle peut donc être proposée lorsque le bilan pré-chirurgical conclut qu’il n’est pas possible de réaliser une chirurgie visant à retirer la zone responsable des crises ou bien lorsque une chirurgie a été faite, mais que les résultats sont imparfaits. A ce jour, la neuromodulation repose sur des actes chirurgicaux et trois techniques existent : la stimulation du nerf vague, la stimulation cérébrale profonde et la stimulation en circuit fermé.
La stimulation du nerf vague est très couramment utilisée. Elle consiste à réaliser une neuromodulation du cerveau sans directement opérer celui-ci, en utilisant une voie naturelle, le nerf vague (aussi appelé nerf pneumogastrique). Les nerfs vagues sont des voies de communication entre le cerveau et de nombreux organes du thorax et de l’abdomen. Le nerf vague gauche sert principalement à véhiculer des informations vers le cerveau. Il est accessible au niveau du cou et la chirurgie consiste à placer à ce niveau une électrode dessus. Cette électrode est ensuite connectée à un boitier électronique (le stimulateur) implanté près de l’aisselle à gauche. Des stimulations régulières (en général 30s toutes les 5 min) permettent dans un cas sur deux une amélioration de l’épilepsie. Les premiers jours, il peut exister une sensation inconfortable et des troubles de l’élocution, mais la tolérance est généralement bonne. Il est nécessaire d’augmenter progressivement les paramètres de stimulation et l’efficacité n’est observée qu’au bout de plusieurs semaines. Les principaux risques sont l’infection et les lésions des nerfs et vaisseaux du cou. La batterie du stimulateur est à remplacer en général au bout de 3 à 6 ans au cours d’une courte chirurgie sous anesthésie locale.
La stimulation cérébrale profonde consiste à implanter en général deux électrodes directement dans le cerveau, actuellement dans une zone appelé le thalamus. Comme dans la stimulation du nerf vague, ces deux électrodes sont connectées à un stimulateur. Cette technique est beaucoup moins utilisée et connue que la stimulation du nerf vague et fait encore l’objet de recherches. Elle n’est actuellement proposée que dans des situations rares et en cas d’échec de la stimulation du nerf vague.
La stimulation en circuit fermée est une technique maitrisée par l’équipe neurochirurgicale mais à ce jour non utilisée du fait de l’absence d’approbation par les autorisés sanitaires européennes. Plusieurs équipes américaines l’utilisent actuellement avec des résultats proches de ceux de la stimulation du nerf vague.