La névralgie du trijumeau est une douleur touchant un côté de la face se manifestant le plus souvent par une décharge électrique brève et intense, qui peut se répéter en salve. Elle touche environ une personne sur 5000, est plus fréquente chez la femme et survient le plus souvent après 50 ans.
Le nerf trijumeau est le plus volumineux des nerfs crâniens, il émerge du cerveau sur la surface latérale du tronc cérébral et, après un cours trajet dans le liquide céphalo-rachidien jusqu’au ganglion de Gasser, se divise en 3 branches (nerfs ophtalmique V1, maxillaire V2 et mandibulaire V3), destinées à l’innervation sensitive de la face, qui sortent de la boite crânienne par 3 trous différents. Le nerf mandibulaire contient également des fibres motrices destinées aux muscles masticateurs.
Les douleurs surviennent par crises paroxystiques de courte durée, sans douleur entre les crises, pouvant toucher une ou plusieurs branches du nerf. Elles peuvent être provoquées par l’attouchement d’une ou de plusieurs zones gâchettes(s) ou par des facteurs déclenchants (froid, déglutition, parole, rasage, brossage dentaire…). Elles sont parfois si intenses que le patient ne peut plus s’alimenter. Ces crises sont de fréquence variable pouvant aller jusqu’à plusieurs dizaines de crises par jours et conduire à des « états de mal » effroyables. Il existe souvent des périodes prolongées d’accalmie au début de la maladie. A long terme la douleur peut devenir permanente et moins typique. Il faut différencier la névralgie du trijumeau des autres douleurs de la face comme l’algie vasculaire ou d’autres algies atypiques de la face moins connues, qui ne relèvent pas des mêmes moyens thérapeutiques.
On distingue les névralgies « essentielles » des névralgies « symptomatiques ». Dans les névralgies essentielles, on trouve dans près de 90% des cas un conflit vasculo-nerveux c’est-à-dire une compression du nerf par une artère (ou parfois une veine), dans la portion intracrânienne du nerf au contact du cerveau et la névralgie est générée par les lésions créées par la compression et les pulsations du conflit vasculaire. Ce conflit peut être vu à l’IRM, mais il est parfois difficile à mettre en évidence.
Les névralgies symptomatiques sont secondaires à une autre pathologie qui doit donc systématiquement être recherchée (sclérose en plaque et autres maladies inflammatoires, tumeur ou autre lésion comprimant le nerf…).