Les traitements médicamenteux
Les médicaments les plus souvent utilisés sont :
La L-dopa
Elle est administrée par voie orale, passe dans le sang puis le cerveau ou elle se transforme en dopamine. Elle a une grande efficacité et est en général bien supportée (quelques troubles digestifs ou des baisses de la tension artérielle sont possibles au début du traitement, peu fréquents). Son inconvénient majeur est sa courte durée de vie dans l’organisme, qui peut contribuer chez certains patients à l’apparition de fluctuations motrices (phases de blocage et de mouvements involontaires appelées « dyskinésies ») obligeant à donner le traitement de manière fractionnée dans la journée.
Les agonistes de la dopamine
Ce sont des médicaments qui agissent directement sur les récepteurs cérébraux de la dopamine en mimant son action. Ils sont surtout utilisés chez les patients avant l'âge de 70 ans car leurs effets secondaires sont plus fréquents qu’avec la L.Dopa et augmentent avec l'âge. Ainsi, surtout chez les personnes âgées, peuvent survenir des cauchemars ou des hallucinations visuelles (perception de quelque chose qui n’existe pas), parfois une confusion mentale. Chez certains patients, parfois jeunes, peuvent s'installer des accès de sommeil dans la journée, ou un comportement compulsif ou une addiction les entraînant à jouer à des jeux d’argent, à faire des achats inconsidérés ou à avoir une hypersexualité.
Les inhibiteurs de la dégradation de la dopamine
Ce sont des molécules qui vont prolonger l'effet de la L.Dopa en ralentissant sa destruction. Il en existe 2 grands types : les IMAO B (inhibiteurs d’une enzyme appelée la monoamine oxydase B), ils sont donnés seuls ou associés à la L-Dopa, et les ICOMT (inhibiteurs de la catéchol-O-méthyl transférase) qui sont toujours donnés en association avec la L-Dopa.
Les traitements non médicamenteux
La kinésithérapie
Elle est un traitement essentiel dans la maladie de Parkinson. Elle doit être pratiquée le plus régulièrement possible, à partir d'une certaine gêne motrice. Elle est surtout prescrite pour rééduquer la marche, l'équilibre, la posture, les mouvements coordonnés. Des cures spécialisées de 2 à 3 semaines peuvent également être envisagées.
L’orthophonie
Elle permet la rééducation de la parole qui peut, en raison de la maladie, devenir peu audible. Elle peut aussi améliorer l'écriture (rééducation de la micrographie). La rééducation de la parole et de l'écriture peut être l'occasion chez les patients âgés ou présentant des troubles cognitifs, de stimuler la mémoire récente, les souvenirs, la réflexion. Elle peut aussi être utile chez certains patients qui ont des difficultés pour avaler. Un régime alimentaire est proposé dans quelques cas, sous surveillance médicale, pour améliorer l'efficacité des médicaments. Il consiste à supprimer les protéines au repas de midi afin de faciliter l'absorption de la L.Dopa.
Autres traitements
La stimulation cérébrale profonde
Il s'agit d'implanter par chirurgie une électrode de stimulation dans une petite structure située dans la profondeur du cerveau, le noyau sous-thalamique. Cette stimulation a presque le même effet que la L.Dopa mais de manière continue. Ce traitement est proposé aux patients qui présentent des fluctuations motrices sévères (blocages moteurs de type ON-OFF ou mouvements involontaires) mais qui gardent une bonne réponse à la L.Dopa. Il existe une limite d'âge pour ce traitement, de 70 ans environ. Parmi les autres conditions, le patient doit avoir un bon état général, des fonctions intellectuelles et une imagerie cérébrale normales. Un bilan pré-opératoire complet est nécessaire. Cette chirurgie fonctionnelle est pratiquée par l'Unité James Parkinson en collaboration avec le service de neurochirurgie.
L'implantation de pompes à apomorphine (Apokinon et Duodopa)
Ces traitements sont proposés exceptionnellement dans les formes sévères de la maladie. Le but est d’obtenir un effet dopaminergique le plus constant au cours de la journée, on peut être amené à proposer la mise en place d’une pompe administrant un agoniste dopaminergique en continu sur 12h ou 24h (apomorphine) ou bien un cathéter placé dans l’estomac qui délivre la L-Dopa en continu.
La toxine botulique
Elle est utilisée en neurologie depuis plus de 20 ans. Elle a un effet local, durable dans le temps mais toujours réversible. Nous l'utilisons pour paralyser un muscle « trop actif » ou pour ses propriétés asséchantes. Dans la maladie de Parkinson les indications sont nombreuses : hypersalivation, dystonie douloureuse (comme les orteils en griffe), blépharoplasme. L'effet n'est jamais immédiat, il faut attendre entre 3 et 5 jours pour percevoir le début de l'effet bénéfique avec un plein effet à 1 mois. Un délai de 3 mois minimum entre 2 injections doit être respecté. Ce traitement étant en réserve hospitalière, il est administré dans le cadre de l'hôpital de jour.
L'activité physique
Le maintien d'une activité physique adaptée aux capacités de la personne est recommandé afin de ralentir le ralentissement des mouvements (bradykinésie)