Portrait : Line, agent de stérilisation
Publié le 30 mars 2021
"J’aimerais mieux faire connaître notre métier car nous avons un rôle important pour assurer un haut niveau d’hygiène à l’hôpital et pour lutter contre les infections nosocomiales. J’espère que ce portrait suscitera des envies. Ce métier ne nécessite pas de diplôme spécifique, un CAP en sanitaire et social est suffisant, mais il demande de suivre de bonnes formations."
Pourriez-vous décrire votre fonction à l’Hôpital ?
Je suis agent de stérilisation à l’Hôpital depuis 17 ans, au sein d’une équipe de 12 personnes. Nous travaillons en 12 heures, de 7h à 19h sur trois jours.
Quel est votre parcours professionnel ?
Mon parcours professionnel est particulier car j’ai démarré par un CAP couture et habillement, puis, après avoir passé un CAP petite enfance, j’ai travaillé comme ATSEM (agent territorial spécialisé des écoles maternelles). Mais je voulais travailler dans le milieu hospitalier. J’ai exercé pendant 4 ans dans une clinique privée où j’ai découvert le métier d’agent de stérilisation. Par hasard, en lisant le Parisien, j’ai vu une petite annonce pour un poste d’agent de stérilisation à l’Hôpital Fondation Rothschild. C’était il y a 17 ans, j’y suis restée car j’aime travailler dans cet hôpital.
En quoi consiste le métier d’agent de stérilisation ?
L’agent de stérilisation décontamine, lave, conditionne et stérilise le matériel chirurgical utilisé au bloc et dans plusieurs autres services de l’Hôpital.
Deux agents de stérilisation sont présents dans le bloc, en zone de pré-désinfection. Ils réceptionnent le matériel remis par les panseuses1 et procèdent à un premier nettoyage. Ce matériel est ensuite stocké dans des armoires et acheminé au niveau -1 où se trouve l’équipe de stérilisation centrale. Pour les services de soins, ce sont les aides-soignants qui procèdent à cette étape. Nous avons la responsabilité de la traçabilité du processus de stérilisation, nous scannons l’étiquette nominative du patient et y rattachons toutes les boîtes et sachets utilisés.
Un travail en 3 étapes:
La première étape consiste à nettoyer le matériel réceptionné. Nous le mettons en machine (laveur désinfecteur) avec des étiquettes de traçabilité avant de passer à la deuxième étape, le conditionnement. Habillée d’une tenue spécifique pour la stérilisation, une collègue récupère le matériel lavé, vérifie l’intégrité et la propreté des instruments et recompose à l’identique à l’aide d’une tablette et de photos du matériel. La troisième étape consiste à stériliser les boîtes dans un autoclave. C’est un appareil hermétique de stérilisation utilisant de la vapeur d’eau saturée sous pression. De nouveau, il faut tracer en scannant les étiquettes du matériel pour attester de la conformité du cycle de stérilisation. S’il y a une erreur, un oubli, ou un problème, il faut recommencer car la stérilité du matériel n’est pas garantie.
Quels sont vos atouts pour ce métier ?
Il faut être vigilante, méticuleuse, savoir garder son calme, être rigoureuse et respecter les protocoles. Quand les instruments sortent d’une machine, et parfois de plusieurs en même temps, il faut rester concentrée. Les urgences s’ajoutent à notre travail quotidien et doivent passer en priorité. C’est un métier à responsabilité car le bien-être du patient est notre objectif.
Qu’aimez-vous dans votre métier ?
Le travail en équipe. Nous nous entendons très bien et la communication est bonne. Quand je ne suis pas là pendant deux jours, les transmissions sont faites : je sais ce qui a été fait et ce qui reste à faire. Wilfried, notre responsable, nous les indique sur un tableau.
Quelles sont les difficultés liées à votre métier ?
Rester debout toute la journée. Et rester très concentré, nous utilisons parfois des produits sensibles et nous devons veiller à ne pas faire d’erreurs quand nous faisons des gestes quotidiens répétitifs. C’est pourquoi, nous changeons de postes régulièrement dans la semaine pour rester polyvalents sur tous les postes et vigilants.