Portrait : Hayat, neurochirurgienne
Publié le 14 mars 2022
"Il faut avant tout aimer le travail en équipe et la transversalité car nous exerçons aux côtés de plusieurs métiers : médecin douleur, neurologue, rhumatologue, psychologue, infirmière-coordinatrice, etc. La communication et la coordination entre nous sont vraiment essentielles."
Pourriez-vous décrire votre fonction à l’Hôpital ?
Je suis neurochirurgienne dans l’équipe du Dr Caroline Le Guérinel avec une spécialisation en neurochirurgie fonctionnelle dans le traitement de la douleur chronique. À ce titre, je travaille en étroite collaboration avec l’équipe du Centre d’évaluation du traitement de la douleur (CETD) sous la responsabilité du Dr Catherine Wiart.
Quel est votre parcours professionnel ?
J’ai effectué mes études à Nice, puis 5 années à Paris en internat de neurochirurgie avec une année supplémentaire en recherche, en master 2, où j’ai travaillé sur un projet d’anatomie et de comportement chez le primate non humain à la Pitié Salpêtrière. J’y ai ensuite fait mon clinicat pendant 4 ans où j’ai exercé en neurochirurgie générale et fonctionnelle. Par la suite, je me suis surspécialisée en faisant une thèse de neurosciences à l’Institut du cerveau et de la moelle épinière (ICM) et la Capacité douleur à l’université Paris VI. Je suis arrivée à l’Hôpital Fondation Rothschild en 2018.
Qu’est-ce que la neurochirurgie ?
C’est la chirurgie du système nerveux central et périphérique, c’est-à-dire du cerveau, de la moelle épinière et des nerfs périphériques et, par extension, des pathologies rachidiennes. Elle regroupe plusieurs domaines : le tumoral, le vasculaire (NRI), les urgences (traumatologie, hématomes, hydrocéphalie…) et la neurochirurgie fonctionnelle dont la prise en charge de la douleur chronique fait partie (avec notamment les techniques de neuromodulation).
Quelle est la particularité de la neurostimulation médullaire ?
La neurostimulation médullaire est une technique de neuromodulation courante dans le traitement de la douleur chronique, dont le principe existe depuis près de 50 ans. Elle consiste à moduler la transmission du message douloureux afin d’inhiber la douleur, en implantant, en regard de la moelle épinière une électrode, connectée à un générateur interne, qui envoie des impulsions électriques. À la faveur des évolutions techniques, les dispositifs de stimulation sont devenus de plus en plus performants et sophistiqués. Le patient peut ajuster la stimulation en fonction du ressenti et de ses préférences, avec une atténuation significative des douleurs permettant une amélioration nette de la qualité de vie. C’est une intervention totalement réversible et adaptable, car non lésionnelle.