Portrait : Djamel, infirmier de nuit
Publié le 27 juin 2023
"Travailler de nuit était un choix pour moi pour m’occuper pleinement de mes enfants la journée, aujourd’hui je suis à un an de la retraite, j’espère que cette interview aura donné envie à d’autres IDE de prendre la relève."
Quel est votre parcours professionnel ?
Pendant 14 ans, j’ai travaillé en tant qu’infirmier anesthésiste dans un centre spécialisé en cancérologie à Alger. Puis, je suis venu travailler en France où j’ai dû reprendre mes études pour obtenir le statut d’Infirmier diplômé d’Etat. J’ai intégré l’Hôpital Saint-Joseph en orthopédie, puis j’ai rejoint la Fondation en 2003, en tant que vacataire dans le service de neurochirurgie. J’ai signé, en 2004, un CDI et, depuis, je n’ai pas bougé de ce service. La neurochirurgie est un domaine vaste et intéressant, même après 20 ans dans le même service, je continue à apprendre.
En quoi consiste votre métier d’IDE de nuit ?
Les attentes professionnelles d’un infirmier de jour ou de nuit sont identiques, mais les conditions de travail sont différentes. En termes de rythme, mon planning repose sur des cycles comprenant des semaines courtes, puis des plus longues incluant un weekend, de 20h à 8h.
Au niveau des soins, notre activité se concentre souvent sur la réalisation de pansements, sur l’administration de médicaments, souvent liés aux problèmes de douleur ou de sommeil, sur les retours tardifs des blocs et les prises en charge en urgence.
Quelles sont les particularités de la nuit ?
Pour les patients, la nuit est parfois source d’angoisses, de peur, de tristesse, de sentiments profonds de solitude… Nous devons y être attentifs pour repérer d’éventuels signes de dégradation de leur état de santé. Nous gérons une trentaine de patients à quatre, deux infirmiers et deux aides-soignants, sans médecin à l’étage, mais en lien avec des médecins d’astreinte de réanimation ou de neurochirurgie pour traiter les situations à risques.
Comment se passe une nuit ?
Elle démarre à 20h par les transmissions avec l’équipe de jour. Puis, nous répondons aux différentes demandes des patients et planifions le programme de soins jusqu’à 8h du matin. La prise de médicaments, souvent antibiotiques et antidouleurs, se déroule tout au long de la nuit et nous sommes aussi souvent amenés à remplacer plusieurs fois dans la nuit, les pansements.
Quels sont les atouts et difficultés de ce métier ?
Un infirmier de nuit doit aimer son métier pour ne pas que les contraintes familiales, sociales, physiques et psychologiques soient subies. Il faut de l’expérience technique et humaine, beaucoup de vigilance et un certain état d’esprit pour pouvoir travailler en toute autonomie.
La principale difficulté concerne notre solitude devant des situations qui nécessiteraient la présence à nos côtés d’un médecin, pour toujours exercer notre métier dans notre périmètre. L’autre point de tension est le manque de personnel de nuit, cette pénurie a de réels impacts négatifs sur ceux qui prennent des postes de nuit.
Merci à Djamel de nous avoir fait découvrir son métier !