Dans de nombreux cas, le port de lunettes est nécessaire :
- Pour assurer la meilleure vision possible des deux yeux, particulièrement s’il y a un problème d’amblyopie associé.
- Pour diminuer les efforts fournis par les patients, notamment chez les hypermétropes, et qui entraînent ou aggravent une déviation (certains patients hypermétropes sont guéris de leur strabisme simplement par le port des lunettes, et ne doivent alors pas être opérés).
Chez l’enfant, la première priorité est d’assurer que les deux yeux aient la meilleure acuité visuelle possible. Le strabisme doit être pris en charge dès son apparition, l’œil dévié risquant de devenir « paresseux » par manque de stimulation visuelle et pouvant rester faible de manière définitive s’il n’est pas rééduqué à temps.
Il convient de faire travailler l’œil paresseux en neutralisant la vision du bon œil, ce qui est très efficace sur l’enfant très jeune (90% de guérison avant l’âge de 2 ans) et inefficace si le traitement est trop tardif (après 6 à 8 ans).
Le traitement de l’amblyopie repose sur la pose d’un cache sur l’œil fixateur, ce qui permet à l’œil dévié de prendre la fixation. Le cerveau se remet alors à fonctionner avec l’œil habituellement dévié, et l’acuité visuelle remonte progressivement. Le traitement par cache est adapté en fonction des résultats, et doit souvent être prolongé des années (traitement d’entretien).
Quand il existe une diplopie, les principes du traitement reposent sur l’occlusion d’un œil (supprimer la double image), le décalage optique des images des deux yeux (prismes sur les lunettes), ou le réalignement des axes des deux yeux (chirurgie). Chaque traitement a des avantages et des inconvénients et est discuté au cas par cas pour chaque patient.
Les traitements chirurgicaux
Dans certains cas de déviation oculaire associée à une diplopie, la chirurgie sera nécessaire pour supprimer la vision double.
Dans le cas particulier du petit enfant (avant 2 ans) qui présente un strabisme convergent, et chez qui la chirurgie ne sera pas réalisée tout de suite, on peut proposer un traitement par injection de toxine botulique, qui diminue le strabisme, et peut permettre d’éviter une intervention chirurgicale ultérieure. Cette injection se réalise lors d’une courte anesthésie générale.
Même s’il n’existe pas de vision double invalidante, à partir du moment où le strabisme se voit, quel que soit l’âge, et même s’il a déjà été opéré, un traitement chirurgical peut se discuter. En effet il ne s’agit alors pas que d’un simple problème cosmétique, mais une déviation oculaire visible qui peut être un vrai handicap pour la vie courante.
Notons que le risque de vision double après chirurgie (alors qu’il n’y a pas de vision double avant) est très faible, et n’est pas une contre-indication à une intervention.
En pratique, la chirurgie se réalise dans la majorité des cas sous anesthésie générale, le plus souvent au cours d’une hospitalisation ambulatoire. La chirurgie de strabisme est prise en charge par l’Assurance Maladie.