L'œdème de Reinke
Il encore trop souvent appelé à tort pseudomyxome des cordes vocales prêtant à confusion avec une formation tumorale vraie.
La voix est rocailleuse et les patients de sexe féminin sont souvent appelés « Monsieur » au téléphone. L’atteinte est le plus souvent bilatérale avec des cordes vocales ayant un aspect soufflé en vessie de poisson. La muqueuse est très fine avec l’existence une substance gélatineuse de couleur ambrée située entre la muqueuse et le ligament vocal. Le tabac et le reflux sont les principaux facteurs de risque. Le traitement des facteurs de risque (arrêt du tabac, traitement par anti-reflux) peut stabiliser ou faire régresser l’œdème et améliorer la qualité vocale, mais, une fois constitué, celui-ci à tendance à persister.
Le traitement orthophonique est utile pour diminuer la fatigabilité vocale mais agit peu ou pas du tout sur l’œdème et le caractère trop grave de la voix.
La chirurgie est indiquée principalement lorsque surviennent des épisodes d’aphonie récidivants et invalidants.
La technique consiste à inciser la muqueuse pour aspirer une partie de l’œdème (un peu comme une liposuccion de la corde) en préservant le ligament vocal. Il faut être très prudent dans l’indication chirurgicale et ne pas chercher à reconstituer des cordes vocales d’aspect normal sinon la voix sera très modifiée et le patient ne reconnaîtra pas sa propre voix. Le patient doit être informé que la cicatrisation durera au moins 2 mois pendant lesquels la voix sera de mauvaise qualité.
Les leucoplasies
Il s’agit de plaques blanches reposant sur une ou les deux cordes vocales témoignant d’une transformation de la muqueuse qui fabrique de la kératine (substance blanche). Ces plaques de leucoplasie sont des lésions précancéreuses. Il est important de pratiquer leur ablation prudente sans blesser le ligament vocal (cordectomie sous épithéliale) sous anesthésie générale pour obtenir un examen anatomo-pathologique qui lui seul permettra de différencier les atteintes bénignes (hyperplasie), les cancers débutants (carcinome in situ et dysplasies sévères) et les cancers infiltrants vrais. Là encore, il s’agit de lésions liées au tabagisme et l’arrêt du tabac est impératif.
Les laryngites chroniques hypertrophiques
Les cordes vocales sont congestives, inflammatoires, rouges, avec dilatations vasculaires en superficie, plus ou moins épaissies. Les bandes ventriculaires sont volumineuses avec parfois une voix rocailleuse (voix de comportement supraglottique) où le son fondamental laryngé est émis au niveau des bandes ventriculaires. En présence de facteurs de risques tel que le tabac, il est important de pratiquer des biopsies pour éliminer un cancer débutant.
Il existe d’autres formes plus rares de laryngite chronique : laryngites chroniques des maladies de système, amylose, troubles endocriniens, causes bactériologiques, mycoses, parasitoses.