Douleur chronique

Département neurosciences, Service de neurochirurgie adultes

Hôpital Fondation Adolphe de Rothschild

Qu'est-ce-que la douleur chronique ?

La douleur chronique est une maladie. Une douleur est dite chronique quand elle dure depuis au moins 3 mois et persiste malgré les traitements antalgiques habituels. Cette pathologie se retrouve chez les patients souffrant de lombalgie chronique, de lombosciatiques persistantes après chirurgie discale, de douleurs neuropathiques (SEP, blessures médullaires, posttraumatiques, diabète...), certaines affections cancéreuses etc.

Typologies de douleurs chroniques

Un problème physiologique persistant, non réglé, comme par exemple dans les maladies chroniques comme l’arthrite, ou le cancer en cours de traitement.
Un problème de système d’alerte de la douleur, notamment lorsque des nerfs ont été endommagés. Ces douleurs surviennent au cours d’une maladie comme le diabète, le zona, la sclérose en plaque, etc. ou sont séquellaires (après un traumatisme, après une chirurgie)
Des douleurs neuropathiques résultent d’un dysfonctionnement du système sensoriel (nerf, moelle épinière ou cerveau) en rapport avec une lésion après une chirurgie ou une maladie touchant le système nerveux. Les patients peuvent ressentir ce type de symptômes : décharge électrique, brûlures, picotements, fourmillements, sensation d’étau, engourdissement ou au contraire une hypersensibilité de la peau. Ce type de douleur peut persister longtemps, fluctuer dans le temps, malgré la guérison de la cause initiale. Elles sont souvent difficiles à comprendre et complexes à traiter.

15%

de la population souffrent de douleurs chroniques modérées à sévères
50%

des patients en arrêt de travail + de 4 mois
5,7

durée moyenne en année de la douleur chronique

Conséquence de la douleur

Les conséquences de la douleur sont fonction de l’ancienneté de la douleur, de l’environnement de la personne, de ses capacités à faire face à un stress chronique. Les douleurs chroniques les plus fréquentes de la douleur chronique et persistante sont :

Réduction des activités quotidiennes
Anxiété, irritabilité, repli sur soi, troubles du sommeil, de la libido
Fatigue, fatigabilité excessive, perte d’envie et de gout à faire les choses, état dépressif

Traitements

Il existe un large éventail de traitements possibles, médicamenteux ou non, pour maîtriser la douleur. Certains sont efficaces pour un groupe de patients et pas pour d’autres. Cela s’explique par le fait que la douleur est une expérience personnelle et unique.

Les médicaments

Les médicaments antalgiques disponibles ont différents types de puissance antalgique (la morphine a la plus forte puissance). Contrairement à leur dénomination de médicaments contre la douleur, ces traitements ne soulagent pas tous les types de douleurs, en particulier les douleurs neuropathiques. Seul 10% de ces douleurs vont répondre aux antalgiques, faibles ou forts. De plus, ces traitements, pris au long cours ont souvent des effets indésirables.

Les médicaments antidépresseurs ou antiépileptiques. Ils sont en particulier prescrits pour contrôler les douleurs neuropathiques. Le recours à cette classe de médicaments ne signifie pas pour autant que la douleur est en rapport avec une dépression ou une épilepsie.

Les perfusions, les pompes

Certains médicaments ont un effet plus important lorsqu’ils sont injectés en intraveineux, sur plusieurs jours. Une hospitalisation est alors nécessaire. Certains de ces médicaments ont un effet lorsqu’ils sont injectés près de l’endroit douloureux, le long des nerfs qui conduisent la sensation douloureuse. Ces injections se font, dans un premier temps, à l’aide d’un cathéter pour tester leur efficacité sur la douleur du patient. En cas de soulagement important par cette technique, une pompe implantée sous la peau délivrant le produit de manière régulière peut être proposée.

Les moyens non médicamenteux

D’autres moyens peuvent être utilisés pour réduire la douleur, améliorer le confort et le bien-être du patient comme la relaxation, la sophrologie, l’hypnose, la méditation, les massages, des applications locales de chaud ou de froid (thermothérapie), la stimulation électrique transcutanée, l’acupuncture… Comme les médicaments, ils sont adaptés à la nature de la douleur du patient.

La stimulation électrique (TNS)

Dans certaines zones, la sensation douloureuse peut être atténuée par l’utilisation d’une stimulation électrique. Certains appareils de stimulation fonctionnent bien lorsqu’ils sont placés sur la peau (TENS). Il est possible d’implanter une stimulation dans le système nerveux, par exemple, près de la moelle épinière ou directement sur la surface du cerveau. Ces procédures ne sont effectuées que lorsque les autres méthodes se sont révélées incapables de calmer la douleur.

Autres traitements possibles

La rééducation, les activités : des mouvements contrôlés et des exercices des parties du corps douloureux aident à restaurer la fonction des articulations et des muscles endoloris, à améliorer la circulation sanguine, à diminuer la fatigue.
Les techniques neurochirurgicales : elles sont envisagées lorsqu’il existe des états douloureux où une approche impliquant une interruption de la transmission du message de la douleur le long du système nerveux
Le soutien psychologique : Parce que la douleur peut avoir un impact psychologique sur sa vie, affecte les communications comme la relation aux autres, ce type de soutien peut être proposé en parallèle au traitement médical.

Le traitement de la douleur chronique est une prise en charge sur-mesure. Les traitements efficaces chez un patient peuvent se révéler inefficaces chez d’autres. Le projet de soins se construit en véritable partenariat entre le patient et les équipes médicales et paramédicales.

Dr Catherine Wiart
Responsable du CETD

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