La chirurgie thyroïdienne est un acte chirurgical habituellement réalisé sous anesthésie générale. C’est le plus souvent par une incision cervicale située à la base du cou que le chirurgien accède à la glande thyroïde. Plus rarement et dans des cas très spécifiques l’incision peut se faire en dehors du cou. Deux interventions sont possibles : la lobectomie thyroïdienne et la thyroïdectomie totale.
Définition
Lobectomie thyroïdienne
C’est l’ablation chirurgicale de la moitié de la glande thyroïde (ablation complète d’un lobe). Le chirurgien identifie et préserve le nerf récurrent et les glandes parathyroïdes. Le chirurgien décidera si la mise en place d’un drain est nécessaire ou pas. Il n’y a de risque de baisse du taux de calcium sanguin après lobectomie thyroïdienne. Par contre, un traitement hormonal substitutif est nécessaire dans 30 à 40% des cas après lobectomie thyroïdienne et impose un contrôle du dosage de la TSH six semaines après l’intervention.
L’hospitalisation en l’absence de complication est de très courte durée (24 heures).
Thyroïdectomie totale
C’est l’ablation de la totalité de la glande thyroïde par la même incision à la base du cou. Le chirurgien identifie et préserve le nerf récurrent des deux côtés. Le sacrifice du nerf récurrent est possible s’il est envahi par la tumeur. Les glandes parathyroïdes sont identifiées et préservées ou réimplantées. Le chirurgien décidera si la mise en place d’un drain est nécessaire ou pas. Dans tous les cas, la pièce opératoire est adressée pour l’analyse anatomo-pathologique.
Le suivi post-opératoire est particulier avec des dosages sanguins répétés du taux de calcium. Si le dosage du calcium sanguin est bas, un apport en calcium et en dérivé de vitamine D est nécessaire (ceci est généralement transitoire). Un traitement substitutif à vie par L-Thyroxine est indispensable. Ce traitement est surveillé par l’endocrinologue.
La durée d’hospitalisation en l’absence de complication est d’au moins 24 heures et dépasse rarement 3 à 5 jours.
Paralysie récurrentielle : atteinte du nerf récurrent (le nerf de la voix)
Ce risque est réel mais rare. La paralysie peut être transitoire avec une récupération complète et spontanée en quelques semaines ou mois quand le nerf n’a pas été sectionné.
La paralysie est rarement définitive et alors secondaire à la blessure ou au sacrifice du nerf (1 à 2% des cas). Si le trouble de la voix est important et persistant il est possible de proposer une intervention chirurgicale sur la corde vocale paralysée. L’intervention permet à cette corde vocale paralysée de s’accoler avec la corde vocale non paralysée. Il y a deux techniques possibles : l’injection de graisse dans la corde vocale ou la mise en place d’un implant en silicone repoussant la corde vocale. Ces deux interventions permettent la récupération d’une voix pratiquement normale.
Après l’opération
Les conséquences et risques post-opératoires de la chirurgie thyroïdienne sont les suivants : cicatrice au niveau du cou, hématome et infection cervicale (risque inhérent à toute chirurgie), et plus spécifiquement : baisse du taux du calcium sanguin (après ablation complète de la glande), transitoire le plus souvent et alors secondaire à une « sidération » des glandes parathyroïdes, hypothyroïdie définitive (risque de 1 à 2 %), anomalie de la voix, transitoire le plus souvent ou définitive secondaire à une atteinte d’un nerf récurrent (1 à 2% des cas), difficultés respiratoires secondaire à une atteinte des deux nerfs récurrents (risque exceptionnel, 1/1000).
En cas d’ablation complète de la glande, un traitement hormonal substitutif à vie est indispensable. Un suivi médical régulier sera réalisé avec un médecin endrocrinologue.
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