Les cancers de la gorge, également appelées voies aéro-digestives supérieures (VADS) regroupent une grande diversité de tumeurs et représentent 15% des cancers en France. C’est la 6ème cause de décès par cancer en Europe.
Les voies aéro-digestives supérieures sont la partie haute des systèmes respiratoire et digestif. Elles sont constituées des organes qui permettent le passage de l'air et des aliments : la bouche, le pharynx, le larynx (cordes vocales), les fosses nasales et les sinus de la face. Ces organes interviennent dans 3 fonctions physiologiques essentielles : la phonation, la déglutition et l’olfaction.
Traité à un stade précoce, le taux de guérison des cancers de la gorge est de 80 à 90% alors que la survie n’est que de 50% dans les formes avancées. Ainsi, si un ou plusieurs des signes d’alerte (difficulté à avaler, modification de la voix, mal de gorge persistant, ganglion au niveau du cou) persistent plus de 3 semaines, la consultation spécialisée auprès d’un ORL est hautement recommandée.
La forme la plus fréquente est le carcinome épidermoïde qui représente plus de 90 % des cancers développés au niveau des muqueuses ORL. Il existe d’autres types de cancers qui entrent dans le cadre des cancers rares : adénocarcinomes (glandes salivaires) lymphomes et sarcomes.
Les cancers des VADS se caractérisent par une nette prépondérance masculine (75%) avec une diminution de l’incidence et de la mortalité chez l’homme alors que l’incidence augmente chez les femmes en corrélation avec la hausse de leur consommation en tabac et alcool et l’augmentation des cancers viraux induits (virus HPV). Le pic de fréquence se situe vers 60 ans mais les cancers liés au virus HPV apparaissent chez des patients plus jeunes, en bon état général, autant chez la femme que chez l’homme et sans intoxication alcoolo-tabagique.
Les facteurs de risque les plus fréquents sont le tabagisme et la consommation chronique d’alcool. Il existe aussi des facteurs de risques professionnels (poussière de bois pour les cancers des sinus de la face et amiante pour le cancer du larynx).
Le cancer indifférencié du rhinopharynx est d’origine virale (le virus EBV d’Epstein Barr). On peut également diagnostiquer des lésions cancéreuses chez des patients ne présentant pas ces facteurs de risques. Ces cancers sont viraux, induits par le virus HPV. Ces cancers HPV induits siègent principalement au niveau de l’oropharynx (amygdale, base de langue, sillon amygdalo-glosse). Il s’agit du même virus qui est à l’origine du cancer du canal anal et du cancer du col de l’utérus chez la femme. Il existe plusieurs virus HPV oncogènes dont les plus fréquents sont les virus HPV 16 et 18. Le diagnostic des cancers ORL HPV positifs est basé sur la détermination par immunohistochimie de l’expression de la protéine transmembranaire p16 à la surface des cellules tumorales. On parle alors d’un cancer p16 positif. Ce concept HPV a été intégré dans tous les référentiels de traitement et dans la dernière version de la classification TNM.
La Haute Autorité de Santé (HAS) recommande la vaccination préventive contre le virus HPV de tous les adolescents (filles et garçons) entre 11 et 14 ans avec remboursement par la sécurité sociale depuis le 1er janvier 2021.